Du 16 au 21 août 2021
le Jura, ça vous gagne et les montées ça vous perd.
Le journal de Guy Pasquier et Guy Verplancke.
Si la Rando du Jura vous devait vous être « Comté », on n’en ferait pas tout un fromage mais puisque cela reste entre nous, on tient à vous rappeler que ce projet n’aurait pas abouti sans le travail important de Jean LEFEVRE aidé de Guy VIDAL.
Jean était l’initiateur du projet ; il a pris en charge toute l’organisation préalable, a choisi comme d’habitude de très bons hôtels, a élaboré de beaux parcours, nous a suivis pendant notre périple et nous a même encouragés. La rando du Jura restera un de ses beaux « bébés » ; qu’il en soit remercié.
Le bon déroulement du séjour est certainement dû au travail quotidien des deux gestionnaires pour les courses, et les comptes financiers : Marlène LEFRANCOIS et Dominique PIERRE.
Jean-Paul MIGNE a eu toujours l’œil sur le GPS et sur les cyclos à la traîne ; ce fut notre berger.
Enfin les 10 autres cyclos chambraysiens présents ont bien assumés leurs responsabilités. On ne pouvait rien refuser à la « daronne » [Dans le langage des ados, le mot veut dire «père» ou «mère»].
D’ailleurs, à sa demande, nous vous rappelons plus bas les surnoms de tous les « jurassiens » :
Le déplacement, de Chambray-Lès-Tours à Ferrette (Haut-Rhin), s’est effectué en véhicules de location (minibus UCAR, camion AVIS). Les porte-vélos appartiennent à Jean-PaulMigné et Guy Pasquier.
Nous avons évidemment eu une petite pensée pour nos amis empêchés (Charlotte et Thierry).
Le voyageChambray-Ferrette s’est très bien passé pour les 14 participants. Tous ont été très bien accueillis à l’Hôtel Collin.Marlène, organisatrice hors pair a même eu le temps de faire nos premières courses.
La rando commencesous d'heureux auspices au pied de l’églisedans un bourg charmant : dans la bonnehumeur et une bière à la main. (Ci-dessous photos depuis le départ jusqu’à l’arrivée à Ferrette).
Ferrette est un villagerural du Haut-Rhinqui compte environ 800 habitants mais qui ne manque pas de caractère dans la région historique et culturelle d’Alsace.
Les façades de nombreux bâtiments sont imposantes et bien décorées. La ville tire son nom du château
(Ferreto firmitate forme latine signifiant « châteaufort »).
Les restaurants de la place affichent la Carpe frit panée, une spécialité locale.
Dans cet hôtel-restaurant COLLIN, Nous avons apprécié les prestations et savouré, au dîner, les spécialités :
Après ce copieux dîneret une balade « digestive» (pour certains), il fallait penserà se reposer pour attaquer les premières bosses de l’étape 1 dite « de la Saucisse».
1ère étape : Ferrette-Morteau
103 km ;dénivelé positif :2116 m Openrunner n° 13396349
Après la photo du groupe en tenue, ce mardi à 8h30, les 11 cyclos quittent l’hôtel Collin pour la vraie première étape (c’est à dire en vélo).
Une bonne montée nous cueille à froid, quelques soucis mécaniques, une allure plutôt tranquille pour certains et après13 km nous voilà sur les hauts.
La première surprise est côté suisse : le tunnel où nous devions passer est en travaux et la route est bloquée.
Peu de temps après,nous trouvons la déviation (un sentier) ; difficile pour notre minibus d’imposer sa présence quand un car se présentait en face. C’est là que notre ami JOJO s’est déchaîné (au sens propre comme au figuré). Plus loin ce fut une rampe d’environ 500 m (en sentier également) qui nous imposait de mettre pieds à terre ; la randonnée pédestre n’était pas prévue !
Vers 13 heures seulement, on pouvait pique-niquer dans un décor champêtre au bord du lac de Biaufond alors que JOJO diminuait la longueur de sa chaîne pour repartir l’après-midi. Un arrêt près de la rivière Le Doubs permit à nos cyclos dedécouvrir les sauts de cette rivière ainsi que le rocher de l’Ours.
Serge se transforma en guide auprès des visiteurs sur le site du Saut du Doubs et JOJO surveillait les vélos du haut des grumes fraîchement sciées. Ils voulaient gagner de l’argent en les proposant aux passants.
L’un comme l’autre n’auront pas fait débordé notre caisse car aucune vente ne fut conclue.
D’aucuns ont pris plaisirà rester en forêt mais comme toute bonne chose a une fin, les chambraysiens reprirent la route pour arriver à l’Espace Morteau.
Très bon accueil du couple d’hôteliers. Ce sont nos assiettes qui remportèrent le prix de la saucisseet des frites, encore des frites … pour avoir la pêche le lendemain.
Ce fut une journée chargée, mais inoubliable par ses aventures. Les paysages et villages fermiers, traversés de chaque côté de la frontière, étaient remarquables.
Notre mission, demain, sera se lever à l’heure après une nuit réparatrice.
2ème étape : Morteau-La Chapelle des Bois
91 km; dénivelé positif :1412 m Openrunner n° 13364877
Je me doutais que nous serions moins vifs tôt le matin, pourtant le petitdéjeuner à l’EspaceMorteau nous avait bien réveillés. Enfin… le départ fut pris à 8h45 pour la douzaine de cyclos ainsi que pour Jojo qui suivaitl e groupe en camion et pour Jean-Luc chargé des courses pour le pique-nique.
Le début du parcours permettait un échauffement mais, hélas pas de réchauffement de l’air car il faisaittrès frais.
Puis vint la première montée. Le groupe éclata, car il y a des jeunes grimpeurs vigoureux et de vieux diesels tranquilles. Les premiers attendent les derniers ; les bâtiments de caractère comme les fruitières jalonnent le circuit.
Lorsque les difficultés commencent, les cyclos chambraysiens ont la tête dans le guidon. Les efforts à produire occupent toute notre énergie. Et le Mont d’Or restaità venir…
Pour la partie finale,certains affirment que des rampes avaient plus de 15%. On ne parlera pas de ceux qui ont mis pied à terre car seule Jean-Claude parvint en haut en restant toujours sur le vélo.
Le vent froid nous incitait à redescendre pour pique-niquer plus bas mais il était prévu une petite marche en sentier pour admirer un panorama en haut d’un belvédère.
C’était le meilleur souvenir de la journée. Comme c’est étrange le soleil se mettait à briller et le pique-nique se prit sur place : nappe, mets variés en quantité très suffisante, couteaux- fourchette pour certains bien que…
Nous ne nous attendions pas à rencontrer près du parking Carole, une bonne communicatrice, qui faisait la promo de l’excellent fromage du jura : le Comté. Elle sut captiver notre attention et séduire nos papilles.
«Oh la vache, elle bouffe la fourchette de Serge ! ». Il s’en est fallu de peu pour que cette folle se perfore la panse. On récupéra le précieux ustensile bien plié mais ni mâché, ni ruminé. Moralité, respectons les distances « barrières ».
La descente fut délicate : forts pourcentages, quelques obstacles sur la chaussée en mauvais état. L’étape du jour se terminait sans encombre plus tôtet, ça, c’était appréciable.
La Chapelle-des-Bois est donc une commune française située dans le département du Doubs, en régionBourgogne-Franche-Comté ; elle fait partie de la région culturelle et historique de Franche-Comté.
Encore une fois, nous sommes très bien accueillis au gîte (La Maison du Montagnon). Nous en profitons pour faire laver nos tenues et visiter une fruitière biologique. Le Comté était trop tentant… et le vin jaune également.
Sage soirée, repas très convivial et coucher raisonnable. Pendant le dîner, Gérard Montier quitta le groupe et, en minibus, alla rechercher en vain ses lunettes de vue à l’endroit où il avait stationné le véhicule pour laisser passer nos cyclos et prendre des photos.
Demain 112 km et plus de2000 m de dénivelé positif nous attendent.
3ème étape : La Chapelle des Bois - Plan d'Hotonnes
112 km; dénivelé positif : 2104m Openrunner n° 12294652
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas toujours. Nous étions prêts plus tôt pour nous rendre de La Chapelle des Bois au Plan d’Hotonnes, c’est-à-dire passer du Doubs à l’Ain via le col de Prémanon, Bellegarde et le col de Cuvery. Les esprits se préparaient à cette journée et l’un de nos « grimpeurs demandait "Combien de km on montera pour le col du Cul vernis? " Ce fut notre première anecdote.
Le premier incident fut la double crevaison de notre ex-président, Jean-Luc descendait avec virtuosité et a dégagé la chaussée d’un caillou gênant (pour ses pneus également). Tout a été vite réparé, un peu grâce à la nouvelle pince " démonte-pneu " mais nous nous méfierons dorénavant.
Le col de Prémanon fut difficile pour certains ; les douleurs deviennent difficilement supportables.
Le pique-nique champêtre fut bienfaiteur pour nos jambes (il y avait tables et bancs !) ainsi que pour nos estomacs. Ah le plateaude fromage du Jura ! (Comtés différents en affinageet saveurs, Morbier,Chèvre).
Remplacement des chauffeurs et l’on reprend la route. Tout se passait bien si l’on excepte la déviation de Bellegarde. Comme Vouvray n’était pas loin (ça ne s’invente pas), on se retrouva sur le circuit du jour.
Le col de Cuverny marqua les esprits et les organismes. Certains avaient abandonné mais encourageaient les autres. Comme d’habitude, les plus jeunes et plus menus se retrouvent en tête : Jean-Claude et Serge. Puis arrive Gérard. Quand à Jean-Luc, il rattrapa Guy Verplancke pour terminer au sommet ex-aequo. Tous étaient méritants, plus particulièrement Dominique qui n’avait pu rouler souvent pour se préparer.
La descente fut aussi rapide que celledu matin mais avec prudence et maîtrise.
La Station de Plans d’Hotonnes nous offrait la vue de ses collines mais les remontées mécaniques ne fonctionnaient pas, hélas. Petite station de sports d'hiver très fréquentée par les Lyonnais, située sur la commune de Haut-Valromey (département de l'Ain), en région Auvergne-Rhône-Alpes, elle se trouve dans la région naturelle du Bugey (secteur viticole), dans les monts du Jura. Elle offre un large éventail d’activités de plein air telles que les randonnées pédestres, en particulier, à raquettes, le ski de fond, le biathlon mais également le ski de descente.
En fait c’est un coin isolé sur les hauts où le réseau est presque inexistant.
L’hôtel Berthet est très bien aménagé. Le contrôle des Pass-sanitaires se fit strictement. Lise, l’épouse du gérant, très accueillante, satisfaisait toutes nos demandes (les vélos étaient en sécurité,…).
Quel plaisir de savoir que nous y resterons 2 jours et 2 nuits! Pas de transport de bagages prévu pour demain et un seul véhicule d’affrété ; c’est même un soulagement.
Une bonne douche, une petite mousse et une grande surprise pour Alain Fouchier puisque sa fille était venue de la région Lyonnaise pour lui faire un petit coucou. Carine partagea le dîner dans une très bonne ambiance. Il faut dire que tartiflette, tarte aux myrtilles et vin d’Arbois de 2016 (diversement apprécié) y contribuaient.
Il était évident que la plupart des cyclos du groupe avaient besoin de sommeil. A 22 heures, plus de bruit sauf celui du clavier de l’ordinateur afin d’alimenter le journal du site « Les Cyclos de Chambray ».
4ème étape : Boucle Plan d'Hotonnes avec le Grand Colombier
83 km; dénivelé positif : 1858 m Openrunner n° 12318977
Un départ groupé et cool vers 9 heures, mode rando, rien ne presse et quelques-uns pensent un peu à se ménager… du cyclotourisme en quelque sorte.
Petite pause en ville d’Artemare pour attendre le minibus et relever ses messages. Ah ! Marlène nous informe que le Tour de l’Avenir arrive aujourd’hui vendredi au Grand Colombier. Les routes seront-elles barrées et devrons-nous déjà penser à un plan B ?
Nous poursuivons tout de même jusqu’à Culoz où aucune interdiction ne nous empêche de nous engager sur la montée de 16km. Jean-Paul, fringant part devant ; le groupe de cyclos se divise très rapidement pour constituer un chapelet.
Chacun prend son temps ; il ne peut en être autrement. Le soleil apprécié dans les premiers lacets devient ensuite accablant. Les 16 km sont alors un chemin de croix. Jean pensait offrir un bouquet final mais nous sommes presque tous « flétris ». Les véhicules des spectateurs stationnent sur les hauts. Ces derniers sont déjà à table et eux, sagement à l’ombre. Nous ne sommes pas les seuls cyclosà faire l’ascension ; tous s’encouragent.
Jean-Paul doit momentanément s’arrêter et il ne sera pas le seul. Ils ne verront plus les grimpeurs qui poursuivent régulièrement et à un bon rythme leur ascension.
A environ 1000 m de l’arrivée, deux barrières bloquent la route mais nous pouvons les contourner. Toutefois, le stationnement du Minibus est préoccupant. Jean-Luc fait demi-tour pour gérer le problème. Il croise Marlène et l'encourage à poursuivre sa montée. Six Chambraysiens, dont Alain le chauffeur, arrêteront avant la barrière.
A 12h10, pas de surprise, l’excellent Jean-Claude franchit la ligne d’arrivée (altitude 1500 m) semblable à celle d’une étape de montagne du Tour de France. Il fait frais mais il y a du monde, en particulier pour la photo près du panneau du col du Grand Colombier. Serge arrive à son tour 20 minutes après ; il est costaud le «breton de Brignogan». Puis arrivent Gérard et Guy. Il faut immortaliser l’évènement. Les téléphones portables permettent de conserver les images et même de les partager. Viennent ensuite les valeureux Jean-Paul, Guy Vidal, Philippe et Marlène, un peu surprise par son exploit.
Il est plus de 13 heures, les coureurs du Tour de l’Avenir devraient bientôt passer mais nos amis et les repas sont plus bas. Nous rejoignons le lieu de pique-nique. Une bonne bière belge pour chacun (sauf Alain qui évite l’alcool) en l’honneur des 69 ans de Jean-Luc.
Nous sommes aux premières loges tous assis sur la butte en bordure de la route et le soleil nous fait du bien. Beaucoup de monde autour de nous et voilà que deux jeunes cyclos s’arrêtent….
Nouvelle surprise car il s’agit de Camille Lamoureux et de son compagnon Julien.
Notre amie, Simone Lamoureux les avait prévenus de notre étape au Grand Colombier et c’était leur journée de repos au cours de leur remplacement en cabinet de Kinésithérapie.
Jean-Luc et Marlène choisissent de se positionner à 100 m pour mieux apprécier le spectacle car les jeunes coureurs passent du meilleur (jeune Norvégien échappé) aux moins rapides dans le groupetto.
Marlène est tellement enthousiaste qu’elle épate le voisinage constitué surtout de hollandais et d’espagnols.
Ils me demanderont d’offrir à notre seule féminine un des bidons qu’ils ont pu recevoir. Perché en haut de sa camionnette, abondamment décorée, un supporter des coureurs de l’équipe de France donne de la voix.
Quel spectacle! Ça nous rappelle les belles ascensions de coureurs du Tour de France.
Dans cette 7ème et antépénultième étape, l’un des deux jumeaux norvégiens, Tobias Halland Johannessen, survole le Grand Colombier et fait coup double. Deuxième de l'étape jeudi, Tobias Halland Johannessen a écrasé la 7e étape du Tour de l'Avenir, arrivée au sommet du Grand Colombier (Ain) pour s'emparer du maillot jaune de leader, laissant l’Espagnol Carlos Rodriguez et l'Italien Filippo Zana à plus de 2 minutes.
Tous ces jeunes ont moins de 23 ans et l’on en retrouvera probablement dans les équipes pros et sur des courses de l’UCI. Grands, plutôt élancés, évidemment casqués et portant des lunettes, quoi de plus normal ? Anecdote rapportée par Jean-Luc : Marlène, admirative s’exclame " Qu’ils sont beaux ces coureurs et tous ont les yeux bleus!".
Rassure-nous Marlène, c’est un fantasme ou l’effet de la fatigue ?
Mais finis les moments de plaisir, il nous faut repartir avec la montée jusqu’au sommet.
Après la traditionnelle photo au sommet, la délicate descente à 19%, puis 14% sur une très mauvaise chaussée. Pas de folie cette fois-ci ; les mains crispées sur les freins, les bras tétanisés, nous sommes contents d’avoir fini la dizaine de kilomètres difficiles.
Le retour aux Plans d’Hotonnes est laborieux pour certains même si les villages traversés sont beaux et si les routes bosselées sont tranquilles ; c’est long et c’est dur, très dur car l’ascension de midi a laissé beaucoup de traces.
La soirée commence bien sûr par une douche délassante et une bière pression désaltérante. Le rangement des vélos a commencé ; certains sont plus rapides que d’autres mais les 14 du groupe Jura Chambraysiens sont à l’heure à table pour le dîner d'anniversaire de Jean-Luc. Monsieur a apporté de très bonnes bouteilles de Montlouis pétillant.
On trinque tous à la santé du bon descendeur, copain et ami, Pedro. Evidemment le groupe ne pouvait pas laisser échapper l’occasion de lui faire la surprise d'une carte d'anniversaire sur le thème du « Time rouge » et, car il ne voulait absolument pas de cadeaux, d’une petite poubelle de breloques et objets hétéroclites qui traînaient dans nos tiroirs:
Un peigne tout neuf (rapport aux nombreuses touffes de cheveux de Pedro), petit échantillon de parfum (rapport à … non, je blague), billet de 500 F CFA (richesse de 80 ctes d’euro), masque neuf, estampillé « Tour de France », petit pin’s sportifs, maillot à pois sur un coureur en miniature, eau de toilette appelée « urine de Rhino » (Jean-Luc appréciera l’humour de Jean-Paul) et bien d’autres petites choses encore.
Alors que deux musiciens nous « enchantés », au cours du dîner, entre Paella et dessert, Jacqueline vint faire éclater de rire toute l’assistance.
Parodiant les Vampes, Michel nous fit découvrir ses talents de comédienne (euh de comédien!) et communiqua sa gaieté. Accompagné de notre féminine, il nous faisait rire et danser. L’ambiance était joviale, tout se terminait bien et l'on ne voyait pas l’heure tardive arriver.
Nous allions bien dormir cette nuit pour pouvoir rentrer, pas trop éprouvés, en Touraine.
Retour en Touraine le samedi 21 août : 486 km dont la partie finale (Bourges - Esvres) par autoroute
Après le chargement des bagages dans les deux véhicules, nous saluons les hôtes, nous remercions à notre façon les musiciens et quittons les lieux vers 9 heures. La journée s’annonçait chaude mais le trafic assez peu dense.
Le plein de carburant fut fait dans le bas de la vallée et les chauffeurs des deux véhicules (Alain, Michel pour le Minibus, Jean-Claude, Philippe et Jean-Paul pour le camion) s’organisèrent pour que le voyage soit sûr et assez rapide.
Deux arrêts en chemin et de longues siestes pour bon nombre d’entre nous assurèrent un bon confort quoique le camion ne fût pas pourvu d’une climatisation. Jean-Paul vient dans le minibus pour la fin du parcours et ce fut pour lui un soulagement et une décompression salutaire.
A 18 heures, nous arrivions au Pôle sportif de Chambray-Lès-Tours. Les véhicules furent vite vidés.
Guy Vidal raccompagna quelques cyclos chez eux avec leurs bagages . Merci Guy Vidal, le boss, pour ce dernier service du retour.
Peu envisageaient de rouler le lendemain avec le Club; le séjour, très réussi, nous avait bien fatigués. Après les « au revoir», la vie normale reprit, loin du Jura et des circuits ancrés dans nos mémoires.
Annexe : Patrimoine et Culture
Géographie – Géologie
Chacun le sait, le Jura est une chaîne de montagnes orientée Nord- Sud en forme de croissant sur une longueur de 250km. Pourquoi ? Parce qu’il a été repoussé lors du soulèvement des Alpes, massif beaucoup plus jeune (il y a environ 30 millions d'années) et a épousé l’arc de courbure des Alpes.
Il se divise en deux secteurs géographiques bien distincts : à l’ouest,le Jura des plateaux et à l’est, le Jura des crêtes que nous avons parcouru en vélo sur plus de 200km (les plus hauts sommets 1500m / 1700m) avec les cols (Caquerelle,Cuvery, grand Colombier entre autres).
Les stations d’altitude : Les Rousses, Métabief Mont d’Or… Point culminant : le Crêt de la neige 1718m dans le pays de Gex dans l’Ain, à 10 km au N-O de Genève.
Les montagnes du Jura présentent une structure plissée. Les terrains correspondent à des dépôts sédimentaires, essentiellement calcaires et marneux (marne mélange de terre calcaire et argileuse en quantités à peu près égales) datés du Jurassique, période géologique de - 200 à -145 Ma) donc bien antérieures aux Alpes, d’où l’origine du nom Jura.
Aujourd’hui les roches calcaires bien visibles, par exemple corniche du Jura, avant Comfort où nous avons pique- niqué. Ces dépôts sédimentaires sont l’ancienne plateforme continentale souvent immergée qui occupait l’est de la France avant que naissent les Alpes.
Le Jura au temps des dinosaures.
Ceux-ci ont disparu à la fin de l’ère secondaire (- 65 Ma) ; de très belles empreintes de Sauropodes, dinosaures quadrupèdes et herbivores pesant 30 à 40 tonnes ont été découvertes à Loulle ( proche de Champagnole) , Croisia(proche d’Oyonnax ).
Plus de 1700 nouvelles empreintes de dinosaures ont été mises au jour à Courtedoux dans le Jura.
Les clochers Comtois :
Nous avons tous remarqué lors de traversées de villages et de villes que les clochers du Jura avaient une forme particulière. Il s’agit des clochers comtois construits sur une base carrée à l’ouest de la nef.
Ils sont composés d’un porche à la base, surmonté d’un dôme à pans dont les courbes et contre courbes dessinent des arêtes en S qui secroisent au sommet.
Les formes rappellent la couronne impériale d’où son nom clocher à l’impériale.(Voir tableau du sacre de Napoléon Bonaparte et de Joséphine de Beauharnais comme empereur et impératrice).
Le dôme est soit recouvert fer blanc ou tuiles vernissées qui rappellent à l’ouest de Jura, la proche Bourgogne, notamment le département de La Côte D’Or.
Le point de départ du clocher Comtois (environ 665 clochers dénombrés en Franche Comté) semble être la reconstruction du clocher de la cathédrale St Jean de Besançon au 18ème siècle qui a servi d’exemple. Plus stable et plus robuste, il a été préféré à la flèche gothique.
Cathédrale St Jean de Besançon
Œnologie : Le vignoble Jurassien
Ce que nous n’avons pas vu… seulement 2 bouteilles de Poulsard aux plans d’Hotonnes et du pinot noir de bonne qualité dans l’hôtel –restaurant Collin à Ferrette(très bonnes prestations).
Le vignoble est modeste, 2000 has / 86000 hl en 2016 (par comparaison 15000 ha de vignes plantées en Touraine)
Les vignes s’étendent sur la bande de terre de 100 km de long et 10 km de large, appelée « Revermont » ce qui signifie « Bon Pays » orientée Nord –Sud, traversées par la N 83 de Besançon à Bourg en Bresse. Cette bande de terre est limitée à l'est par le premier plateau de calcaire du massif Jurassien.
Histoire
Le vignobleJurassien est très ancien, déjà au 6ème siècle avant Jésus Christ,les Phocéens qui ontremonté le Rhôneet la Saône ramènent des vins de Séquanie (ancien nom de la FrancheComté)
Les vins du Jura furent un sujet de recherche pour Louis Pasteur, lui permettant d’étudier les mystères de la fermentation alcoolique dans son laboratoire d’Arbois. Etude des levures et bactéries.
Climat
Les vignes courent sur des collines adossées aux plateaux calcaires, leur exposition est Sud-Sud Ouest, climat continental : hiver rigoureux, été et automne souvent chauds.
Sols
Marnes bleues, noirs rouges, plus quelques éboulis calcaires du plateau.
Les 5 cépages
Le savagnin, cépage local. C’est l’enfant chéri des vignerons du Jura. Sur des marnes bleues et noires, il va donner le fameux vin jaune à Château Chalon.
Le Chardonnay, originaire de Bourgogne, c’est le plus répandu dans le Jura.
Le pinot noir, c’est le second cépage emprunté à la Bourgogne.
Le Poulsard, typiquement Jurassien, cépage rouge le plus répandu, couleur rouge claire. Il doit se boire relativement jeune.
Le Trousseau, moins répandu.
Les principaux types de vin
Vins blancs : L ‘élevage particulier (oxydation ou non du vin dans les barriques) et l’assemblage Chardonnay/Sauvignon en font des vins originaux.
Vins rosés : Unique en France, le cépage Poulsardest vinifié en rouge. Les grains du Poulsard ont une peau fine, et une faible intensité colorante.
Vins rouges : Ce ne sont pas des vins de longue garde. Le vin rouge Poulsard qui nous a été servi à l'hôtel Berthet (plan d'Hotonnes), était-il peut être trop vieux ? car peu apprécié.
Les vins effervescents : Traditionnellement, le Jura élaborait des vins mousseux. En 1995, le Jura accède à l’appellation Crémant. (Cahier des charges très pointu, élaboration suivant la méthode champenoise comme tous les Crémants des autres régions viticoles.)
Assemblage : Chardonnay, Poulsardet Pinot noir.
Le vin jaune : Le plus éminent représentant du vignoble Jurassien. Le Jura en a l’exclusivité mondiale. Couleur jaune-or. Cépage unique : 100% Savagnin. Sols marneux (marnes bleues et noires), récolte tardive, après la Toussaint appelé également « vin de gelées ». Vieilli en fût de 228 litres pendant 6 ans et 3 mois.
Mis en bouteilles spéciales : Les Clavelins de 62cl. (62cl est ce qui reste d’un litre de vin mis en tonneau au bout de 6 ans et 3 mois « le 1/3 évaporé, c’est la part des anges». Il peut se conserver 100 ans et plus.
Accompagne : poularde, escargots Prix 40 à 50€. On ne fait pas du vin jaune chaque année.La « percée du vin jaune a lieu le premier WE de février».
Le vin de paille : Vin naturellement doux, élaboré avec du raisin sur mûri. On conserve les grappes bien mures et saines, on les laissese déshydrater dans une pièce sèche et aérée sur la paille. Les cépages sont concernés.
Le Macvin (ou ancienne appellation : Marc de vin). C’est un vin de liqueur (VDL) comme le Pineau, le floc de Gascogne ou le Porto. VDL : mutage du moût (raisin pressé non fermenté) avec de l’eau de vie de vin.
Nota : ne pas confondreavec le vin doux naturel: VDN (vin partiellement fermentéet ajout d’alcoolneutre qui bloquela fermentation. Ex Banyuls , Rivesaltes…
6 Appellations :
4 AOP géographiques : Arbois (la plus importante) Côtes du Jura, l’Etoile, Château– Châlon (vin jaune uniquement).
2 AOP de production : Crémant du Jura, Macvindu Jura
Le comté
Lait produit par la vache Monbéliarde, qui se nourrit l’été d’herbe fraiche en pâture et de foin l’hiver au chaud dans les étables.
Les fruitières à comté (fabrication du Comté)
Souvent situées au coeur de village, elles reçoivent le lait des fermes des alentours. Les fruitières voient le jour dans le haut Jura et remplacent progressivement les fromageries indépendantes vers la fin du 18ème siècle. Un vaste mouvement coopératif apparaît au début du 20ème siècle. Il traduit l’esprit de solidarité et de fraternité qui anime le monde paysan. Il voit son essor économique compromis pas la guerre de 14-18 mais reprend après la guerre dans les années 1920.
Le chalet modèle, qui accueille la nouvelle fromagerie est aussi le centre de formation des fromagers. Il est géré par les «producteurs de lait sociétaires » On y fabrique les 3 grands fromages du Jura : le bleu de Gex , le Comté et le Morbier.
Fabrication du Comté :
Le lait est déversé dans de grandes cuves. Le lait est tiédi et on y ajoute de la présure naturelle qui transforme le lait en un caillé qui sera brassé et chauffé. Le contenu de la cuve est ensuite versé et pressé dans des moules. Puis ensuite, l'ouverture de ce moule délivre une nouvelle meule encore blanche et souple qui partira en cave d’affinage pour un long séjour.
Le comté séjourne de 4 mois minimum à 18 mois voire 24 mois dans les caves. Chaque Comté sera différent suivant son vieillissement.
©Droits d'auteur. Union Sportive Chambray Cyclo.
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